lundi 31 août 2020

"Lapidaires", de Gabriel Zimmermann

 

Publié par les Éditions Tarabuste, dans sa collection "DOUTE B.A.T.", "Lapidaires", de Gabriel Zimmermann est le quatrième recueil édité de l'auteur.  De dimensions importantes (174 pages), "Lapidaires" regroupe des poèmes divers, mais à la densité singulière.

La poésie de Gabriel Zimmermann est-elle une poésie naturelle du dehors, comme chez beaucoup de poètes lyriques ? Pas vraiment. Plutôt que de promenades, il s'agit plutôt d'échappées vers le dehors qui finissent immanquablement à l'intérieur, voire dans un tombeau. Le jour ici en appelle à la nuit, sans que le désespoir s'installe pour autant. 

De plus, les formes que prend la nature sont souvent figées (les pierres sont très présentes). Ce n'est pas le vert ou le bleu qui parcourt de préférence ces objets inanimés, mais plutôt le noir et le blanc. Comme dans un film ancien, comme si l'action était avant tout une représentation légendaire d'un peuple défunt (les étrusques sont évoqués à un moment).

Parfois aussi, il y a des souvenirs d'enfance qui reviennent. Avec ce compagnonnage mystérieux avec l'autre, le disparu ? Avec cette communion d'inspiration religieuse.

Cette ambiance est très bien résumée par plusieurs des titres des différentes parties du livre, par exemple : "Des furtifs", "Itinéraires accompagnés de prières", "Sculptures étrusques qui font salve de mémoire", et "Au lendemain des reliques".

Extrait de "Lapidaires", de Gabriel Zimmermann :

"Je te le dis avant que des voix nous recouvrent
Bientôt mes mots se perdront parmi des cris sans mémoire
Et face à ma bouche hagarde
Tu répondras que la parole a besoin de décombres

Écoute un ami, diras-tu
En cherchant ma main dans l'ombre
Le soir peut falsifier, quittons la fête inerte
Et rentrons chez nous par un chemin sans montueux

Dans moins d'une heure,
le sommeil unira nos maisons

Pourquoi ajourner la paix qui s'offre ?
Demain, grâce à ta tendresse
Je reviendrai vite à mon visage

La veille, où mon regard ralentissait
Jusqu'à imiter l’œil troué des fantômes,
Se sera diluée dans un songe blanc

Avant un repos d'innocents
Prends mon épaule
Nous marcherons humblement, en respirant le vent noir,
Prêts à chuter d'un même souffle."

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Lapidaires", de Gabriel Zimmermann, qui est vendu au prix de 15 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.laboutiquedetarabuste.com/fr/contacts

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