"Je
marche..." est l'un des premiers publiés par MCDem. Mais à coup sûr pas le
dernier. Car cette auteur a su trouver un style original, que résume à lui seul
le titre du texte.
En
effet, j'ai l'impression que la marche convient bien au style syncopé de McDem,
les ensembles de mots étant souvent rythmés par des traits de séparation.
Et puis,
bien sûr, le retour du "Je marche" est là comme pour recharger le
poème, si tant est qu'il en ait besoin.
A noter
également que ce poème est fait pour être lu à voix haute. Tel du slam ? Et
peut-être, pourquoi pas, en marchant !
Au-delà
du style, le sujet de la marche n'est pas à prendre au pied de la lettre. La
marche équivaut plutôt à un désir d'ouverture vers les autres, pas forcément
des êtres humains, puisqu'il peut s'agir de choses : matérielles (textures,
notamment), ou immatérielles : connaissances et savoir. Cette attitude
prédispose bien évidemment à trouver la lumière, au sens propre comme au
figuré. Et plus les rencontres sont riches, plus l'esprit s'aère.
Voilà
une disposition favorable à la vie qui ne cherche pas pour autant à diminuer la
force de ses sentiments, voire de ses passions.
Dans le
fait de marcher, il peut y avoir aussi la "marche contre", c'est à
dire la révolte.
Dans la
marche, il y a enfin une étonnante capacité à la réversibilité des impressions.
Ainsi, résumer "Je marche...", c'est parler de plein de
choses à la fois. Et moi, j'aime bien la poésie quand elle parle de tout à la
fois plutôt que de quelque chose en particulier !
Ci-dessous
un court extrait de ce texte :
"Je
marche
le
débardeur de ma curiosité
plaqué
moite contre mon corps
Ecran
érectile entre ma peau
qui
prend tout
du sucre
& des fables
des
plaisirs de ta propre personne
&
mes propres déceptions / aphones
qui le
retirent
exténuées
sur le
transat
-transi
de mars /
atone-
affaissé
de l'espace".
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Cosem, 2 allée des Allobroges 31770 COLOMIERS.
La
couverture originale est de Didier Mélique.