Étrange recueil, que « Père. Le roman du », de Jacques Morin, publié par les Éditions Henry.
Étrange recueil, que « Père. Le roman du », de Jacques Morin, publié par les Éditions Henry.
Publié par les Éditions Le Contentieux, "Banana split", de Christine de Rosay porte bien son sous-titre de "dizains érotiques".
Et comme le dit sobrement Jean-Marc Thévenin dans l'introduction, le titre de "Banana split" est facile à expliquer : "La banane évoque le pénis, la glace les couilles, et la chantilly comme l'excitation de l'ensemble". Au moins, les choses sont claires !
Dans ce recueil, les dizains, qui viennent après une pratique assidue des sonnets, sont donc des poèmes d'union sexuelle. Mais à travers ces poèmes, pointe l'ambiguïté ou la confusion des sexes. D'ailleurs, même le prénom de l'autre, Dominique, tient de la femme et de l'homme.
En tout cas, le bonheur n'est pas ambigu dans ces poèmes.
La photographie de couverture est de Vincent Traoré.
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Banana split", de Christine de Rosay, qui est vendu au prix de 6 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : https://lecontentieux.blogspot.com/
Qui est l'ange ? C'est la femme bien sûr, accompagnée de son ange gardien (ou de son prince charmant en attente de métamorphose ?) : le chat.
Ici, les proses arrivent après les images. En tout cas, elles les commentent. La caractéristique de ces textes, c'est qu'ils font montre d'une sensibilité peu ordinaire, racontant sans fard l'histoire entre une femme et son chat. Histoire d'amour ? Pas seulement. Histoire de mort aussi.
Dans "J'ai commencé à dessiner des anges", enfance (naïveté) et adolescence (écorchure) sont liés dans l'âge adulte. Et il en faut, du courage, pour aller aussi loin dans l'expression de la lucidité.
La préface est de Jacqueline Andrieu, la sœur de l'auteur.
Extrait d'un des textes de "J'ai commencé à dessiner des anges", de Catherine Andrieu :
"Sur le dessin la femme n'est pas belle. On dirait qu'elle n'a pas de mains. Peut-être l'enfant n'a-t-elle pas réussi à lui dessiner les mains...On dit que pour juger de la qualité d'un peintre, il faut regarder ses visages peints et ses mains. J'ai tout faux ! À moins que la femme ne saigne à gros bouillons… Le chat est trop gros aussi, il est à peine esquissé… Il n'y a rien de plus jouissif que de dessiner la silhouette d'un chat, même si ma sœur trouve que mes chats ressemblent parfois à des lapins. Là où tu vas, mon vieux chat, je te suivrai. Toutes mes amours sont mortes, je suis dans le vide. Je n'ai que toi au monde… Dis-moi si tu meurs ou si tu meurs pas. Faudrait savoir des fois !... Je veux ton corps dans la poussière d'étoiles. (…)"
Si vous souhaitez vous procurer "J'ai commencé à dessiner des anges", de Catherine Andrieu, qui est vendu aux prix de 17 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.rafaeldesurtis.fr/index.html
Ou sinon, le site de l'auteur : https://www.catherineandrieu.fr/j-ai-commenc%C3%A9-%C3%A0-dessiner-des-anges/
Ce livre m'a plu pour ce qu'il ne montre pas en premier lieu.
En effet, il est ici question, pour résumer, des variations de la lumière dans la nature, selon les saisons. Un thème très classique, dans le domaine de la poésie.
Cependant, j'ai été étonné par la solitude qui se dégage de la description de ces paysages autant intérieurs qu'extérieurs.
L'auteur semble chercher à ne pas du tout exister à travers ce qu'il voit, et c'est très réussi, de ce point de vue. Si la nature est idéalisée, elle n'est pas pour autant rendue forcément attachante.
À cet égard, le deuxième texte qui compose ce court volume, est intitulé "Au bord de l'encre", constitue comme une explication de ces "Étreintes mystérieuses", qui montrent le rapport de leur auteur aux choses, avec une citation de Lao-Tseu : "celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas".
Extrait de "Étreintes mystérieuses" :
"En vain le vent d'été court sur les chemins, froisse l'herbe, les robes des fleurs accrochées aux talus. En vain le vent d'été cherche à reprendre son souffle près du vieux mur du cimetière que la chaleur n'atteint jamais. Il faudrait pourtant qu'il emporte avec lui les rêves et les prières des vivants. Elles pèsent sur les morts comme nénuphars sur un étang."
Les illustrations (dont celle de couverture) sont de Sabine Lavaux-Michaëlis.
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Étreintes mystérieuses", de Philippe Mathy, qui est vendu au prix de 6 € (+ 2 € de frais de port), rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://www.editions-aildesours.com
Publié par les Éditions Henry, "Sous la ramée des mots", de Georges Cathalo est un recueil de courts poèmes dédicacés à des amis, souvent collègues de poésie, quelques-uns étant hélas décédés.
Dans ce livre, je retrouve les caractéristiques du style de son auteur : si les vers sont libres, ce sont de vrais vers, bien découpés (pas des phrases découpées en vers) et le résultat est une série de textes clairs, qui se lisent bien, sans prise de tête.
Ainsi, ces poèmes, tout en appelant par leurs indignations à un changement de monde incertain, occupent en même temps toute la largeur du réel.
Extrait de "Sous la ramée des mots", de Georges Cathalo :
Publié par les Éditions p.i.sage int.érieur, collection sous-titrée malicieusement "3,14 g de poésie", "Quand je serai jeune", de Daniel Birnbaum évoque des souvenirs d'enfance avec mélancolie. Car bien sûr, le temps a beaucoup passé.
Malgré tout, il faut reconnaître que l'on n'est jamais aussi jeune que quand on vieillit pour parler bien de ces choses-là (logique, en fin de compte). C'est la signification principale que je retire de ces poèmes, tant il est vrai que l'enfance constitue à elle seule un réservoir de poésie inépuisable.
Les poèmes sont en vers libres, en police de caractères normale, et comportent un titre, ou bien sont en italique et sont dépourvus de titres. Ainsi, si les premiers types de textes me semblent faire référence à des souvenirs assez précis, les deuxièmes paraissent davantage comme des commentaires détachés de toute anecdote.
J'avoue ma légère préférence de lecteur pour les poèmes avec titres, qui comportent nombre de trouvailles, que je qualifierai de poétiques de situation.
Par exemple, dans "Défilé" :