dimanche 1 février 2015

"A l'approche", de Guillaume Decourt




"A l'approche" est à ce jour le cinquième livre de poésie publié par Guillaume Decourt et le deuxième aux Editions Le Coudrier.

Ce livre regroupe en fait deux recueils bien différents l'un de l'autre dans le style d'écriture, même si l'état d'esprit ne varie pas tant que cela entre "La termitière" et "A l'approche".

Si dans "La termitière", texte d'abord publié en 2011 dans la collection Polder de la revue Décharge, et ici légèrement remanié, le vers est la plupart du temps assonancé, dans "A l'approche", la forme est plus diversifiée, qu'il s'agisse de vers libres ou de proses poétiques.

Cependant, si "La termitière" est plutôt un recueil de vacances dans les pays plus chauds que la France, et qui contient nombre de connotations sexuelles, "A l'approche" ressemble plus à un recueil de vacance, plus énigmatique. Il s'agit là de poèmes d'observation, de rencontres, qui se déroulent au dehors. Avec des allusions à la marginalité, des souvenirs qui pointent le bout de leur nez. Sans regrets ni remords, mais avec du panache, et avec ce goût de l'aventure qui demeure.

Dans les deux textes, en tout cas, l'expression est toujours très musicale et recherchée (avec parfois l'emploi de mots rares), toute en précision et tout en laissant planer le mystère.

Ce n'est pas tous les jours que je lis des poèmes qui ont autant de style!

 

En guise d'exemple, extrait de "A l'approche", 

  

JE PORTE LE NOM DES POISSONS

QU’ON PÊCHE AU FILET

 

                                        Για τον Γιώργο Λάλο                                       

 

La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

Si seulement si seulement

 

Le chant du ferrailleur

 

Avec la vendeuse de mouchoirs voûtée

Avec la goutte au nez

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

 

Avec le sang la corde éraillée

Avec l’orgueil des bigaradiers

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

 

Avec la consolation le café

Avec l’icône le baiser

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

Le sperme noir du poulpe à bout de trident

 

Avec l’âne patte avant

Avec l’âne patte avant patte arrière liées

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

Le sperme noir du poulpe à bout de trident

La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

  

Si seulement si seulement"

 

Comme la couverture l'indique, les illustrations sont de Nathalie Reuter et la préface de Guillaume Métayer.

Pour en savoir plus sur "A l'approche", livre vendu au prix de 16 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site de l'éditeur : http://www.lecoudrier.be/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire