Voilà un texte qui chie bien. C'est tellement évident que les littérateurs
les plus ordinaires ne vont guère s'en préoccuper, préférant les trucs plus
léchés.
Seulement voilà, la vie, ce n'est hélas pas que de la littérature. Et même
pour écrire sur du papier blanc, il faut avoir du sang dans les veines, et
aussi des nerfs plus qu'à l'accoutumée, voire des viscères contrariées...
Ce recueil se présente comme une sorte de journal écrit par un célibataire
incurable qui, à force d'être seul et mal dans sa peau au sein de ce
monde d'ailleurs fort antipathique, va finir par être sauvé du suicide in
extremis par une bonne mort bien nulle.
Il s'agit donc d'un résumé de sa dernière période de survie la plus noire,
comme l'indique d'ailleurs explicitement le titre.
Aucun mystère là-dedans. On est ici plongé dans le désespoir noir et
absolu, trash même, sans pardon pour l'indifférence des gens raisonnables, qui
est justement la seule chose vraiment impardonnable en ce bas monde.
Je ne pourrai même pas dire du mal de l'auteur de "Carnet retrouvé sur
cadavre", alors qu'il est mort sans héritier ! Car ce carnet, écrit dans
l'urgence de l'ennui, recèle un paquet de formules chocs à ressortir pour les
grandes occasions (libations occasionnelles, fêtes de famille ennuyeuses etc),
telles que :
"La peur de me rater m'éloigne des rails"
"Je suis l'homme qui dans le monde a acheté le plus de fois le même
exemplaire de Radical Hystery des Thugs"
"Si je me préparais un petit dîner aux chandelles. Une petite fête. Un
préambule romantique pour ma 10000e branlette"
"Ce sont les plus optimistes qui sont les plus aptes au suicide"
"En crever de ne pas pouvoir se nourrir d'une régénératrice
tendresse"
"L'idiote petite euphorie"
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce recueil (vendu au prix de 9,5 €),
c'est ici : http://www.lamachinefolle.com/
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