Premier recueil édité de Jérôme Pergolesi sous la forme d’un petit
livre de 17 cms X 11, « Le peuple des yeux » est une véritable
réussite poétique, bien que dépourvue d’apparente unité thématique.
C'est que la poésie n'a pas besoin de thème pour exister. Ainsi, à
première vue, le seul fil conducteur est ce "tu", à qui l'auteur
s'adresse le plus souvent, et qui semble être un(e) autre que lui-même.
Dès lors, le lecteur est tenté de voir dans "Le peuple des
yeux" une succession de poèmes d'amour, puis de séparation.
Cette hypothèse avancée, il reste que Jérôme Pergolesi évoque
surtout ses (ou leurs) rapports avec l'environnement, pas toujours naturel,
loin s'en faut.
Ce rapport fortement sensitif est la clé du recueil, qui crée la
poésie. Ce rapport peut être agréable ou au contraire, douloureux. La communion
avec les éléments peut être totale ou bien le divorce d'avec les choses se fait
jour.
Dans cette optique, le "tu" n'est plus qu'un élément clé
du paysage intérieur de l'auteur.
A noter, s'agissant du style, la musicalité de cette poésie
ciselée de blancs :
"Elle court sensible
miniature
dans nos silences
elle qui
de ton ventre
offre en bouquet
oreille collée
ses premières
impatiences"
Voire l'apparente simplicité de certaines strophes ou poèmes :
"Je fais ce que je peux de moi
comme un virage en pente
si ce n'est la vie qui m'absente
lorsque je perds sans toi"
Bref, de la belle écriture, qui se fraye en douceur un chemin dans
le sens :
"A contre courant, les lueurs
remontent la nuit blanche
Sur le rebord nos corps se penchent
Jusqu'au ciel, en rumeurs"
J'en profite pour signaler que la belle couverture du livre est
également de Jérôme Pergolesi et que ce dernier anime une revue sur Internet
qui s'appelle "17 secondes" : http://revue17secondes.blogspot.fr/
Pour en savoir plus et vous procurer "Le peuple des
yeux", vendu au prix de 10 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site
de l'éditeur : http://thebookedition.com/
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