On
ne peut pas dire que la poésie de Christophe Lévis soit ordinaire et apaisée.
C'est une poésie carrément physique. De mon clavier, cela sonne comme un
compliment, car parfois, j'en ai assez de lire des poèmes sans risques,
dépourvus de puissance. Là, du coup, le risque est celui de
l'inintelligibilité.
Mais
de combien d'images voudrait-on se saisir, dans leur force, afin de les garder
un peu en mémoire.
Mais
non, la poésie de Christophe Lévis nous entraîne dans son fleuve. Et
d'ailleurs, ce fleuve, c'est le corps de l'auteur, celui de son double, et ce
sont aussi les corps de ses semblables, livrés à toutes sortes de supplices, comme
dépassés par des supplices qui ont la dimension du monde.
J'aime
aussi cette confusion entre le soi et l'extérieur. L'ego est moins
insupportable quand il devient chose :
"A l'appel carmin
il dort le long des cours
en s'enivrant de sel.
C'est par obligation qu'il frôle
la folie
d'un hiver jamais clos.
Comme un pardis vert
il refuse la
tendresse.
Et pour tes attraits lardes
il picote
douloureux les entrailles
de tes
chairs.
Il en est ainsi
sur les fourches
calcaires
et l'égoïne
tranchante
du souffle doux amer
de son ancre replète".
La
couverture est d'André Falsen.
Pour
vous procurer "L"homme diverticules", de Christophe Lévis, qui
est vendu au prix de 6,10 €, vous pouvez aller faire un tour sur le dite de
l'éditeur, Encres Vivres, http://encresvives.wix.com/michelcosem
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