Ici,
d'emblée, titre et support se correspondent dans leur sobriété :
« Ligne », cycle de 20 courts poèmes en vers libres, est fait pour
entrer dans le format des éditions de « La Porte ».
Il s'agit là sans doute, d'un retour au pays des origines maternelles, le recueil étant dédié « à Teresa, ma mère ».
Il s'agit
surtout d'une traversée que rien n'arrête dans sa transparence. L'endroit ne
semble pas désagréable à visiter, mais semble faire douter de la réalité de
celui qui le traverse.
D'ailleurs, je ressens dans ces vers un parti-pris d'objectivité apparente (jusque dans la numérotation des textes), qui sonne d'autant plus naturellement que, dès le milieu du poème, il est régulièrement débordé par le regard personnel de l'auteur sur sa propre description des choses.
Au final, demeure l'impression tenace, dans laquelle se reflète le lecteur, de n'être de nulle part, d'autant plus que la mère est absente.
Cette impression est confirmée par ces deux vers de Pétrarque mis en exergue : « Hélas, sort douloureux, demeurer me torture, et fuir ne me secourt ».
Extrait de
« Ligne », de Fabrice Farre :
« 18.
Dissolution
Peux-tu me
céder la fenêtre
qui me
donne à voir de l'autre côté
de la
ligne morne.
Je suis
prêt à me dissoudre
pour que
le paysage me gagne.
Au bord de
mes dernières limites
je me
répands bientôt comme un liquide
poussé par
la joie
de verser
longtemps et de ne se mesurer qu'à l'oubli ».
Si vous
souhaitez lire cet ensemble de beaux poèmes, « Ligne », vendu au prix
de 3,80 €, vous pouvez écrire à l'éditeur : Yves Perrine, 215 rue Moïse
Bodhuin 02000 LAON.
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