dimanche 24 mai 2020

"L'écorce rouge", de Murielle Compère-Demarcy


Ce qui frappe d'emblée dans "L’écorce rouge", de Murielle Compère-Demarcy, publiée par Z4 Editions dans sa collection "Les 4 saisons", c'est sa diversité formelle, puis sa permanence.

En ce qui concerne la diversité, tout d'abord, il est difficile d'enfermer "L'écorce rouge", qui occupe les trois quarts de ce volume, dans un thème précis. Les poèmes publiés ici ne sont pas davantage atteints de formalisme, ce qui devient plutôt rare, avec les recueils de poésie, que je lis habituellement.

La diversité de "L'écorce rouge", de Murielle Compère-Demarcy, prouve que l'écriture d'un poème est une façon de faire face au quotidien, une manière d'y résister, sans que la réponse soit forcément identique d'un jour à l'autre.

La part de l'intime (et de la douleur, parfois) semble avoir gagné en importance dans ce recueil, par rapport aux textes précédents de Murielle Compère-Demarcy. L'auteur, en tout cas, se confie davantage ici, plusieurs poèmes étant écrits à partir d'anecdotes du quotidien (visite chez le coiffeur, promenade avec un chien, par exemple).
De plus, plusieurs poèmes comportent des dédicaces.

À cette diversité s'oppose la permanence des préoccupations de Murielle Compère-Demarcy : l'écriture du poème vue comme une respiration qui permet l'en-marche, les retours de certaines formules (parfois issues de textes précédents, qui confirment la cohésion de l'univers de l'auteur), la présence de refrains dans un même poème, certains poèmes étant écrits pour être scandés : je pense tout particulièrement à "Espace électrique".

Enfin, la présence des oiseaux est presque obsédante, comme des signaux d'existence tracés dans le ciel pour qui sait les lire, et qui s'oppose, malgré soi, à la déshumanisation des villes.

À "L'écorce rouge" succèdent deux courts poèmes dictés par les circonstances ("Prière pour Notre-Dame de Paris" et "Hurlement" (en hommage à Patti Smith).

La préface à "L'écorce rouge" est de Jacques Darras. L'illustration de la première de couverture est de Jacques Cauda.

Extrait de "L'écorce rouge"", de Murielle Compère-Demarcy :

"Tu as cri en toi plus fort que la vie comptée, calculée, feutrée.

Enfant, tu croyais que les feuilles de l'arbre tombées y remontaient pour renaître au printemps, ailes enflammées aptes à faire entrer sur terre l'éternité, par les voies du ciel naturel.

Arbres, de part et d'autre des fenêtres, la vie vous donne sève de lumière, des pieds à la tête. Tu te rêves analogue à leur double règne, ancrée dans la terre, dressée sur des racines aériennes. Toi, larve de libellule dans l'eau, demoiselle dans l'air..."

Si vous souhaitez vous procurer "L'écorce rouge", de Murielle Compère-Demarcy, qui est vendu au prix de 15 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://z4editions.fr/publication/lecorce-rouge-suivi-de-priere-pour-notre-dame-de-paris-hurlement/

1 commentaire:

  1. une belle critique qui donne envie non seulement du livre mais également d'être critiquée par vous. Je suis également auteur chez Z4, une belle maison d'édition qui regorge de belles surprises. Laetitia Gand

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